29 mars 2024

Enjeux

Quoi?

De nombreux enjeux éthiques sont relevés lorsqu’il est question de l’évaluation. Ces enjeux se révèlent d’ailleurs être des défis encore plus importants, dans un contexte de formation en ligne, puisque les technologies permettent de suivre une formation à distance sans avoir de contact humain direct et que les questions de sécurité et d’identité doivent être vérifiées à l’aide de méthodes spécifiques afin d’éviter des problématiques. Relevons par exemple le plagiat, l’identité, les droits d’auteur et l’évaluation de travaux collaboratifs.

Voici un extrait du règlement des études de l’Université de Sherbrooke à cet effet :

« Sans restreindre la portée générale de ce qui précède, est considéré comme un délit :
a. la substitution de personnes ou l’usurpation d’identité lors d’une activité évaluée ou obligatoire;
b. le plagiat, soit le fait, dans une activité évaluée, de faire passer indûment pour siens des passages ou des idées tirés de l’œuvre d’autrui;
c. l’obtention par vol ou par toute autre manœuvre frauduleuse de document ou de matériel, la possession ou l’utilisation de tout matériel non autorisé avant ou pendant un examen ou un travail faisant l’objet d’une évaluation;
d. le fait de fournir ou d’obtenir toute aide non autorisée, qu’elle soit collective ou individuelle, pour un examen ou un travail faisant l’objet d’une évaluation;
e. le fait de soumettre, sans autorisation préalable, une même production comme travail à une deuxième activité pédagogique;
f. la falsification d’un document aux fins d’obtenir une évaluation supérieure dans une activité ou pour l’admission à un programme. » (Université de Sherbrooke, s.d., n.p.)

En effet, le plagiat constitue un vol de contenu dans le domaine de la propriété intellectuelle. Un petit jeu-questionnaire sur le plagiat, créé par l’Université de Sherbrooke et inspiré d’autres universités, est également disponible.

Le plagiat existait avant l’arrivée d’Internet et continuera d’exister aussi longtemps que les moyens de tricherie seront faciles à mettre en œuvre. Avant Internet, il était très difficile de découvrir les sources plagiées, cela pouvait requérir de nombreuses heures de recherche dans les références bibliographiques mentionnées par les étudiants. Des travaux faits d’avance ont toujours été disponibles pour la vente. Défrayer un étudiant performant pour accomplir un travail est aussi une technique connue.

Pour éviter le plagiat, la forme des travaux demandés devrait être variée; résolution de problème, projet, création multimédia, collaboration sur des interfaces partagées sont des avenues prometteuses. Un travail échelonné par étapes et bénéficiant d’évaluations formatives permet également d’écarter le plagiat.

Droits d’auteur: Exiger la publication des sources que ce soit pour des documents consultés en bibliothèque ou sur le Web; publier la source des vidéos, des images et autres composantes multimédias qui ont été incorporées dans une production.

Quand?

Une prudence constante doit être démontrée à l’égard de ces enjeux. La prévention est souhaitable et plusieurs informations peuvent être indiquées au plan de cours en ce sens.

Comment?

Concrètement, dans les plans de cours, il importe de se protéger et de faire connaître les règles de la politique institutionnelle en préciser clairement le message antiplagiat.

Plagiat: le plan de cours peut référer à la notion de délit et il doit être clairement indiqué que le règlement des études sanctionne une telle pratique. Certains programmes invitent d’ailleurs les formateurs à remplir une déclaration d’authenticité signée par les étudiants pour confirmer qu’ils sont bien les auteurs dudit travail remis, que ce soit un travail individuel ou collectif.

D’ailleurs, l’Université s’est dotée d’une approche institutionnelle antiplagiat.

Exemple extrait d’un plan de cours :


 

À l’heure d’Internet, où les informations de toutes sortes foisonnent, la question du plagiat est souvent mal comprise. Le premier des documents suivants résume bien la problématique du plagiat et l’obligation d’intégrité intellectuelle qui doit habiter les étudiantes et les étudiants dans chacune de leurs productions. Le second document constitue une mise en œuvre de ces principes dans une déclaration d’intégrité. Il doit être signé et accompagner la remise de tout travail (individuel ou collectif) :

http://www.usherbrooke.ca/ssf/fileadmin/sites/ssf/documents/Antiplagiat/Document-informatif-V2-CU-2012-06-06.pdf

http://www.usherbrooke.ca/ssf/fileadmin/sites/ssf/documents/Antiplagiat/Declaration-V-1.pdf

Pour plus de détails à ce sujet, consulter le Règlement des études, l’article 8.1.2.

Une copie de la déclaration de propriété intellectuelle est disponible dans le cours et accompagnera chaque travail présenté. Il ne sera pas nécessaire de signer puisque les remises des travaux sont individuelles et identifiées au CIP.


 

Autres stratégies

  • se rendre compte d’un écart entre un travail fait en classe et celui élaboré à la maison
  • noter une vitesse d’évolution inhabituelle
  • remarquer une différence dans le style de rédaction depuis le début de la session, dans la syntaxe, le vocabulaire
  • observer des citations non référencées
  • utiliser un moteur de recherche, comme Google, par exemple, et en lançant une recherche à partir d’une phrase qui semble douteuse
  • gagner du temps en recherchant, avant même la correction des travaux, les sites associés aux sujets demandés.

Les deux sites Internet suivants peuvent s’avérer utiles pour pousser plus loin ses recherches :

Université du Québec (s.d.). Éviter le plagiat, des solutions pour tous. Outils et ressources sur le plagiat et les droits d’auteur. Site téléaccessible à l’adresse <http://pdci.uquebec.ca/eviter-plagiat-teluq/ressources.php#num9>. Consulté le 5 février 2015.

Maisonneuve, M.-L. (2005). 5 questions à… Bernard-Yves Cochain : détecter le copier-coller des élèves. VousNousIls : l’e-mag de l’éducation. Site téléaccessible à l’adresse <http://www.vousnousils.fr/2005/02/18/5-questions-a-bernard-yves-cochain-detecter-le-copier-coller-des-eleves-244419>. Consulté le 5 février 2015.

Évaluation de travaux collaboratifs: Les étudiants sont sensibles à l’évaluation uniformisée d’un travail d’équipe. Pour éviter la frustration ressentie par ceux et celles qui se sentent lésés par une évaluation qui ne tient pas compte de l’équité dans le partage des tâches, on peut proposer l’autoévaluation de chaque personne de l’équipe. On peut prévoir, au plan de cours, une modulation de la note en fonction d’une participation équitable à la production.

Voici certains outils pouvant être utiles pour détecter le plagiat:

  • PlagSpotter (gratuit: recherche de textes correspondant au contenu d’un site spécifié)
  • Copyscape (gratuit: recherche de textes correspondant au contenu d’un site spécifié)
  • Positeo (gratuit: vérification de plagiat à partir de mots-clés et de sites ciblés)
  • Compilatio.net (payant: logiciel anti-plagiat à partir des écrits des étudiants)

Pourquoi?

Puisque l’évaluation permet de sanctionner officiellement l’acquisition des crédits, une prévention et une méfiance accrues sont nécessaires afin de s’assurer que la personne évaluée possède bien les compétences qu’elle démontre par les objets d’évaluation.

Il importe donc que l’enseignant valorise la démarche intrinsèque de développement personnel et professionnel en lien avec l’activité d’évaluation à réaliser. Le recours à des stratégies d’évitement témoigne d’un manque de sérieux à l’égard de la formation et d’une faible reconnaissance de la propriété intellectuelle d’autrui. Il est du devoir de l’enseignant de faire les mises en garde nécessaires à cet égard et de prendre les mesures adéquates pour faire respecter les lois qui régissent la propriété intellectuelle.