Quoi?
L’autoévaluation est une démarche réflexive que porte l’étudiant sur ses propres travaux. Scallon (2004) mentionne qu’elle constitue une « appréciation, réflexion critique de la valeur de certaines idées, travaux, situations, démarches, cheminements éducatifs, en termes qualitatifs, à partir de critères déterminés par l’étudiant lui-même ».
« L’autoévaluation est donc en elle-même une démarche d’abord qualitative, une réflexion critique. Il s’agit d’un retour réflexif sur une démarche, sur un résultat, sur une activité, sur une production, etc. Elle aboutit à un constat qu’un élève fait sur sa démarche en portant un regard sur des traces, des observations » (St-Pierre, 2004, p. 34).
Quand?
À tout moment pendant la session.
Comment?
Legendre (1993) précise deux conditions de réalisation:
1) Référence à des objectifs et critères prédéterminés.
2) Capacité du sujet à porter un jugement le plus objectif possible sur lui-même.
St-Pierre (2004) nomme que cette démarche d’autoévaluation de l’étudiant pourrait comprendre 8 étapes :
Étapes | Types d’activités |
1. Appropriation des objectifs visés, impliquant à la fois la connaissance, la compréhension, le partage et l’engagement personnel. | Activités d’enseignement/apprentissage autour de la définition et de l’échange sur les objectifs, les tâches et les critères; |
2. Échange sur la nature des tâches et activités propices au développement et à l’exercice de la compétence visée ainsi que sur les productions attendues. | |
3. Analyse des exemples pour en dégager les qualités, les caractéristiques, les manifestations d’un produit ou d’un processus réussi. | Activités collectives d’échanges au sujet des observations |
4. Formulation ou appropriation de critères, d’indicateurs et d’échelles d’appréciation qui permettent de soutenir la réflexion. | |
5. Exécution de la tâche en relevant des indices sur la qualité. (C’est le début de l’étape d’autoévaluation proprement dite.) | Activités de planification, d’observation, d’auto-observation de démarches et d’interventions professionnelles, simulées ou vécues |
6. Comparaison des indices aux critères et situation de la qualité du produit ou du processus sur l’échelle s’il y a lieu. | Activités de comparaison de produits et de processus entre eux et avec des normes ou des critères |
7. Réflexion critique, jugement. (Cette étape est particulièrement importante dans le processus d’autoévaluation : « Elle demande à la fois des capacités intellectuelles de haut niveau et une grande maturité émotionnelle. Les élèves ont besoin d’être appuyés à cette étape, de disposer d’exemples et de modèles ou d’analyser des cas » (St-Pierre, 2004, p. 36). | Réflexions mentales ou écrites, individuelles ou collectives sur les conséquences, le suivi, les améliorations ou les utilisations alternatives d’un produit ou d’une intervention, etc. |
8. Autorégulation | Proposition de modifications ou la suggestion d’utilisations différentes) |
Voici quelques exemples d’activités :
- Le journal de bord ou journal de réflexion;
- Le questionnement métacognitif;
- L’entretien métacognitif et la discussion de groupe: Les activités individuelles ou de groupe qui incitent les élèves à se poser des questions, à formuler verbalement ou par écrit une réflexion sur leur façon de faire ou sur l’appréciation de celle-ci, à argumenter leur pratique, à justifier leurs choix, etc., sont de nature à développer la métacognition et, en particulier, l’autoévaluation (Lafortune, St-Pierre, 1994a, 1994b, 1996, 1998 ; Lafortune, Deaudelin, 2001, dans St-Pierre, 2004).
Des exemples d’outils (grilles d’évaluation, portfolio) sont à venir.
Pourquoi?
Selon St-Pierre (2004), le fait d’amener l’étudiant à juger lui-même ses productions peut lui permettre de mieux comprendre le sens de l’évaluation et ainsi, de rendre plus transparente l’évaluation que le formateur effectue.
« La fonction formative de l’évaluation implique beaucoup plus qu’une simple gestion et qu’un simple contrôle de la progression des apprentissages. La régulation des apprentissages peut en effet aboutir à une plus grande responsabilisation de l’élève » (Scallon, 2004, p. 23).