25 avril 2024

Autoévaluation

Quoi?

L’autoévaluation est une démarche réflexive que porte l’étudiant sur ses propres travaux. Scallon (2004) mentionne qu’elle constitue une « appréciation, réflexion critique de la valeur de certaines idées, travaux, situations, démarches, cheminements éducatifs, en termes qualitatifs, à partir de critères déterminés par l’étudiant lui-même ».

« L’autoévaluation est donc en elle-même une démarche d’abord qualitative, une réflexion critique. Il s’agit d’un retour réflexif sur une démarche, sur un résultat, sur une activité, sur une production, etc. Elle aboutit à un constat qu’un élève fait sur sa démarche en portant un regard sur des traces, des observations » (St-Pierre, 2004, p. 34).

Quand?

À tout moment pendant la session.

Comment?

Legendre (1993) précise deux conditions de réalisation:

1) Référence à des objectifs et critères prédéterminés.
2) Capacité du sujet à porter un jugement le plus objectif possible sur lui-même.

St-Pierre (2004) nomme que cette démarche d’autoévaluation de l’étudiant pourrait comprendre 8 étapes :

Étapes Types d’activités
1. Appropriation des objectifs visés, impliquant à la fois la connaissance, la compréhension, le partage et l’engagement personnel. Activités d’enseignement/apprentissage autour de la définition et de l’échange sur les objectifs, les tâches et les critères;
2. Échange sur la nature des tâches et activités propices au développement et à l’exercice de la compétence visée ainsi que sur les productions attendues.
3. Analyse des exemples pour en dégager les qualités, les caractéristiques, les manifestations d’un produit ou d’un processus réussi. Activités collectives d’échanges au sujet des observations
4. Formulation ou appropriation de critères, d’indicateurs et d’échelles d’appréciation qui permettent de soutenir la réflexion.
5. Exécution de la tâche en relevant des indices sur la qualité. (C’est le début de l’étape d’autoévaluation proprement dite.) Activités de planification, d’observation, d’auto-observation de démarches et d’interventions professionnelles, simulées ou vécues
6. Comparaison des indices aux critères et situation de la qualité du produit ou du processus sur l’échelle s’il y a lieu. Activités de comparaison de produits et de processus entre eux et avec des normes ou des critères
7. Réflexion critique, jugement. (Cette étape est particulièrement importante dans le processus d’autoévaluation : « Elle demande à la fois des capacités intellectuelles de haut niveau et une grande maturité émotionnelle. Les élèves ont besoin d’être appuyés à cette étape, de disposer d’exemples et de modèles ou d’analyser des cas » (St-Pierre, 2004, p. 36). Réflexions mentales ou écrites, individuelles ou collectives sur les conséquences, le suivi, les améliorations ou les utilisations alternatives d’un produit ou d’une intervention, etc.
8. Autorégulation Proposition de modifications ou la suggestion d’utilisations différentes)

 

Voici quelques exemples d’activités :

  • Le journal de bord ou journal de réflexion;
  • Le questionnement métacognitif;
  • L’entretien métacognitif et la discussion de groupe: Les activités individuelles ou de groupe qui incitent les élèves à se poser des questions, à formuler verbalement ou par écrit une réflexion sur leur façon de faire ou sur l’appréciation de celle-ci, à argumenter leur pratique, à justifier leurs choix, etc., sont de nature à développer la métacognition et, en particulier, l’autoévaluation (Lafortune, St-Pierre, 1994a, 1994b, 1996, 1998 ; Lafortune, Deaudelin, 2001, dans St-Pierre, 2004).

Des exemples d’outils (grilles d’évaluation, portfolio) sont à venir.

Pourquoi?

Selon St-Pierre (2004), le fait d’amener l’étudiant à juger lui-même ses productions peut lui permettre de mieux comprendre le sens de l’évaluation et ainsi, de rendre plus transparente  l’évaluation que le formateur effectue.

« La fonction formative de l’évaluation implique beaucoup plus qu’une simple gestion et qu’un simple contrôle de la progression des apprentissages. La régulation des apprentissages peut en effet aboutir à une plus grande responsabilisation de l’élève » (Scallon, 2004, p. 23).